Re-bonjour,
Même si mon intérêt initial n'était nullement d'aborder les mouvements religieux ou sectaires en santé publique (SP) (mais vraiment pas!) mais plutôt de se questionner à propos de l'étiquetage psychiatrique (ou autre) dans un contexte de surmédicalisation.....je ne peux m'empêcher de répondre au questionnement que Lucie présente....
Lucie a dit :
Là où la santé publique échoue dans une pareille entreprise, croyez-vous que le recours à la conviction religieuse ou aux talents persuasifs de représentants d'une doctrine quelconque peut contribuer à l'adoption de comportements sains? En d'autres termes, quelle est la place que le « fait religieux » occupe en promotion de la santé?
À mon avis, la première chose à faire pour répondre à ce questionnement, c'est, selon moi, de mettre au clair certains concepts tels que le « fait religieux ou spirituel » et la religion. Alors que la religion renvoie plus souvent à une institution religieuse avec son Histoire/épopée, ses textes sacrés, ses acteurs propres et ses figures saintes, on pourrait proposer que le fait religieux ou spirituel, lui, renvoie davantage à un ensemble de croyances, de valeurs et de pratiques qui ne s'accordent pas nécessairement avec une institution spécifique, ni avec un Dieu ou des figures sacrées particulières. Mais plutôt qu'il se rattache à un ensemble plus personnalisé, voire bricolé à partir de valeurs qui peuvent être issues de plusieurs écoles, courants, textes, etc.... On peut le comprendre, ce fait, comme étant fondé sur des choix volontaires. À ce titre, des pratiques ayurvédiques pour le maintien de la santé peuvent s'entremêler avec des prières chrétiennes et croiser au passage quelques anges et pourquoi pas, des pèlerinages à Compostelle.....Ceci est d'autant plus vrai dans le monde occidental actuel. (Et c'est effectivement ce qu'on constate auprès de personnes atteintes de maladies graves et chroniques)
Pour répondre à ta question Lucie, moi je considère en quelque sorte que la SP, à certains égards, comme une entreprise pour la santé des gens et pour l'ordre d'un système social et économique et qu'à cette fin, elle use de moyens de persuasion de toutes sortes pour favoriser, voire inciter l'adoption de modes de vie sains.
Alors, je me dis qu'en fait, ce qui est en jeu ici, ce sont peut-être davantage des valeurs, celles qui sous-tendent et alimentent les discours de maintien de la santé ou de changements de comportements et qui incitent les gens à prendre la voie vers la santé ou non...peu importe d'où proviennent ces valeurs
Je me dis qu'au final, les gens se tourneront vers des figures, des discours et des croyances qui les rejoignent le plus, de ce qu'ils valorisent dans la vie. En somme, qui sont fondées sur des valeurs qu'ils reconnaissent comme importantes dans leur vie, qui appartiennent à un ordre de référents qui font du sens pour eux et qui évoquent des valeurs qui rejoignent leurs convictions, leurs aspirations, leurs buts pour une vie bonne (une vie, à leur manière ou encore, en vertu de la vision du monde proposée par leurs affiliations religieuses, si tel est le cas).
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Valérie Desgroseilliers
Assistante de recherche
Faculté des sciences infirmières
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